Le château fut bati vers l'an 960 par le Seigneur Arnaud DE-PRENERON.
A l'époque ce n'était qu'un château féodal.
Arnaud DE-PRENERON épousa N. DE-FEZENSAC, soeur d'Aimery DE-FEZENSAC. Il trouva la mort dans un champ clos.
Immédiatement après lui, on rencontre à Préneron comme seigneurs les DE- BAULAT.Ces derniers resteront propriétaires de Prèneron jusqu'en 1688.
De 960 à 1300 il demeure impossible de dire si les BAULAT et les PRENERON étaient distincts ou confondus.
Le 24 juin 1280, Raymond DE-PRENERON assiste à une inféodation dans la paroisse métropolitaine d'Auch.
De 1290 à 1300, Augé DE-BAULAT seigneur de Goutz est seigneur de Préneron. Il avait épousé Béatrix DE-MONTESQUIOU fille de Raymond Aimery III Chevalier Baron de Montesquiou, seigneur de Riguepeu, Castelnau d'Angles, Pouylebon, Marsan...etc.
En 1337, Arnaud DE-BAULAT seigneur de Préneron combatit les Anglais avec Gaston II Comte de FOIX et entra à Marmande avec ce dernier le 20 Août 1337.
En 1344, rentré à Préneron, il se marie en seconde noce avec Marquese DE-PODENAS.
En 1372, Augée DE-BAULAT fils du précédent est seigneur de Préneron.
Il était vassal du Comte d'Armagnac.
La famille DE-BAULAT se succéda comme seigneurs de Préneron ainsi que leurs descendants Manaud, Jean, François etc...
Le 18 juillet 1688, Pierre DE-BAULAT épousa Catherine DE-PARDAILLAN-DE-LAMOTHE-GONDRIN. Le 12 juillet 1692, Il fut tué d'un coup de fusil de chasse sur une chemin public de la paroisse de Castéra-Préneron, par le seigneur DE-CASTET. L'inhumation eut lieu le 16 juillet 1692 dans l'église de Saint-Frix.
La baronnie de Préneron fut absorbée par sa femme qui ne lui avait pas donné d'enfant.
Des BAULAT, la seignerie de Préneron passa dans la famille DE-PARDAILLAN. Catherine à son décès laissa Préneron à sa nièce Marie DE-PARDAILLAN-DE-LAMOTHE-GONDRIN qui avait épousé Jean DE-FERRAGUT seigneur du Cos. C'est ainsi que désormais on trouve les FERRAGUT à Préneron.
Cette famille établie depuis fort longtemps en Gascogne serait d'après certains, originaire d'Ecosse. Dans l'histoire de la Gascogne, on trouve Vital DE-FERRAGUT qui prit part à la troisième croisade en 1250. Il fut témoin de contrats importants dans la région.
Le 08 janvier 1368, Pierre DE-FERRAGUT assiste à une grande revue.
Le 12 novembre 1378, Quinaud DE-FERRAGUT tua le sire de Carget et fut gracié à cause de ses hauts faits par le Comte d'Armagnac.
Le 13 juin 1468, Odoart DE-FERRAGUT, petit fils de Quinaud seigneur de Cravancères et du Cos fut chargé par le parlement de Toulouse de défendre la place de Montesquiou.
La maison DE-FERRAGUT se divisait en quatre branches :
1 - Du Cos et Cravencères
2 - D'Estieux
3 - De Gignan
4 - De Polemont
C'est la branche du Cos et de Cravencères qui s'établit à Préneron.
En 1722, Jean DE-FERRAGUT est baron du Cos et de Préneron.
En 1743, Frix DE-FERRAGUT seigneur de Bats est également seigneur de Préneron.
Le 05 mai 1783, naissance de Marie-Joseph, fils de Frix qui épousa Marie DE-LA-RUE-DE-SAUVIAC à Préneron. Il eut deux filles. Sa première Marie, Josephe, Frize, Laurence qui épousa le Marquis du Lyon en 1832 en la chapelle du château de Préneron et décéda le 22 avril 1895.
La deuxième, Marie-Françoise qui épousa également dans la chapelle du château de Préneron, le 24 septembre 1834 le Comte DE-LA-FITTE-DE-MONTAGUT.
Etant devenu veuf, Marie-Joseph DE-FERRAGUT se remaria avec Blanche, Charlotte, Félicie DE-RONCHEROLLES qui lui donna deux filles :
- Marie-Louise, Charlotte, Félicie née en 1827 à Préneron qui épousa en 1855 Armand DE-NOUE qui devint Général de division.
- Louise, née en 1828 à Préneron qui épousa le Comte DE-GANAY.
Marie-Joseph DE-FERRAGUT était également propriétaire du domaine du Cos composé de cinq métairies.
En 1869, il mourut au château de Préneron. Il fut enseveli dans la chapelle Saint-Frix du château au milieu d'une très grande affluence.
En 1875, il fut exhumé sur la demande de sa famille et transporté dans le cimetière de la paroisse de Préneron.
Les descendants du défunt vendirent sans doute quelques temps après le château car en 1872, on trouve comme propriétaires MM. RAISSAC & CHAMBERT.
C'est très certainement Marie-Joseph DE-FERRAGUT qui fit édifier le beau château, car le manuel de géographie "Histoire de la Gascogne et du Béarn de 1861" cite : " On visite aujourd'hui à Préneron le beau château contruit à grand frais par le Comte DE-FERRAGUT, et les jardins anglais qui entourent et embellissent encore cette construction déjà si remarquable".
En 1889, le château avec ses métairies, soit au total 138.53 ha, sera vendu sur expropriation à M. Batut par le tribunal d'instance d'Auch. La mise à prix initiale était de 5 000 francs.
(Cf.Extrait du journal quotidien de l'Union Conservatrice du Gers "L' APPEL AU PEUPLE" n°356 du Jeudi 30 Mai 1889)
En 1905, le château servira de sanatorium.
En 1915, Mme Anna Pagès, épouse Lacombe, domiciliée à Villeneuve-sur-Lot, va acquérir le domaine. En 1918, trois ans plus tard, un incendie se déclare au château et celui-ci sera totalement détruit : il ne restera que les murs et les dépendances ainsi que le cèdre séculaire.
Les archives départementales ne recèlent aucun document faisant foi d'un éventuel jugement, mais néanmoins il y a bien eu un procès, étant donné que l'on trouve dans ces mêmes archives le registre des incarcérations où figurent précisément les noms des inculpés. Il a été reconnu qu'il s'agissait d'un incendie volontaire ; le registre d'incarcération en fait foi puisqu'on trouve la mention "incendie volontaire et escroquerie". Pourquoi escroquerie? Parce que le propriétaire avait prétendu posséder à l'intérieur du château des tableaux d'une valeur surestimée.
Selon la mémoire orale du village, le procès eut lieu à Auch. La bonne vint témoigner à la barre et déclara que c'était elle qui avait mis le feu accidentellement. Elle était montée le soir dans les combles s'éclairant d'une lampe à pétrole, qu'elle aurait soit-disant laissée tomber ayant eu peur d'un oiseau nocturne ; la lampe en tombant aurait mis le feu. Mais le Président du tribunal lui fit remarquer que le pétrole ne s'enflamme pas ! Elle se reprit en disant : "Une lampe à pétrole dans laquelle j'avais mis de l'essence". Nous laissons les lecteurs seuls juges. Au procès, la moitié de la commune s'était portée partie civile mais l'inculpé avait eu soin de payer des témoins à décharge, à telle enseigne qu'il y avait 20 témoins à charge et autant à décharge!
M. Lacombe fut néanmoins condamné par un premier jugement en correctionnelle et fut incarcéré à Auch le 17 décembre 1919 pour incendie volontaire et escroquerie, comme nous l'avons vu. Il est intéressant de savoir que ce monsieur en était à son troisième château incendié.
Un nouveau jugement en cours d'assises, le 22 avril 1920 verra la mise en accusation de Mme Lacombe, le domaine ayant été acheté à son nom, et elle sera incarcérée s'étant constituée certainement prisonnière. Elle sera remise en liberté huit jours plus tard sur ordre du Procureur de la République.
Enfin, M. Ambroise Lacombe, après un nouveau jugement le 27 mars 1920 en cours d'assises, sera acquitté à son tour et remis en liberté le 29 avril 1920, le même jour que son épouse. Il n'aura fait que quatre mois de prison.
Le 20 juin 1922, Mme Labadie achète le domaine.
Le 30 mai 1923, M. Roger Vergès, ancien lieutenant de la guerre 14-18, va acquérir le domaine avec seulement une métairie pour une superficie de 33 ha. M. Vergès va achever de démolir le bâtiment pour vendre les pierres de tailles. C'est ainsi que l'escalier en pierre qui se trouvait à l'intérieur du château a été acheté par le châtelain de Batz.
C'est Marie-Joseph de Ferragut qui fit édifier le château de style renaissance au début du 19è siècle .
Eglise Saint-Frix de Préneron, au château dont elle se trouve séparée au Nord. Elle a une voûte ogivale et des vitraux. Le chocher inachevé est au couchant (photo reproduction Pierre Dubos 1906)
Extrait du journal quotidien de l'Union Conservatrice du Gers
"L' APPEL AU PEUPLE" n°356 du Jeudi 30 Mai 1889
Sources : Archives départementales du Gers
Face au soleil levant, majestueux cédre remarquable par ses dimensions (10.05m de circonférence) et d'une très grande hauteur (40 mètres environ). D'après les dires des plus anciens, il était déjà millénaire à l'époque. Il était unique dans la région, un véritable don de la nature et sacré. Il serait resté encore dominant, si la tempête Klaus du 24 janvier 2009, n'avait pas eu raison de ce magnifique joyau végétal.
Le lieu-dit est toujours "le château" bien qu'il n'y ait, en fait de château, que le nom.
Dépendances du château
Que reste-t-il du château à ce jour ?
Pratiquement rien, si ce n'est les dépendances.
En 1940, suite à la guerre civile espagnole, de nombreux réfugiés politiques espagnols vont être placés dans la région comme ouvriers agricoles. M. Vergès, seul avec son épouse, va avoir recours à un domestique espagnol. Il se trouve que cet ouvrier est maçon et il va transformer l'habitation de M. Vergès, qui n'était autre que le logement des valets en prolongement des écuries, en maison bourgeoise avec trois arches et un patio.
En 1970, M. Vergès prend sa retraite à Vic-Fezensac et vend le château et ses dépendances à M. et Mme Georges Bonnet qui vont l'acquérir au nom de leur fils Jean-Claude ; ce dernier l'habitera après son mariage en 1975.
En 1993, ironie du sort, le soir du Nouvel An, leur demeure sera à son tour la proie des flammes ; un poêle à bois se trouvant à l'intérieur du bâtiment sera à l'origine de l'incendie. Il ne restera de l'habitation que les murs. La maison sera reconstruite à l'identique.
M. et Mme Jean-Claude Bonnet resteront propriétaires jusqu'en 2007, année où ils vendront le site et ses dépendances à M. et Mme Staley venus de la région grenobloise. Ces derniers vont faire du domaine un site touristique avec tipis et yourtes. De plus, ils ont aménagés cinq chambres d'hôtes ainsi qu'une salle de réunion de 150 m2. Ils ont baptisés le lieu "Lou Prada", un nom bien gascon.
Quant au cèdre séculaire, seul rescapé d'une époque révolue, il mesurait 40 mètres de hauteur pour une circonférence de 10 mètres. La tempête Klaus du 24 janvier 2009 a, hélas, eu raison de ce magnifique joyau végétal.
Sources : partie Edmé Dantin - Société Archéologique et Historique du Gers et partie Archives départementales du Gers.